A l'ouest rien de nouveau avec la seconde 13

Publié le par Professeur L

Guetteurs et barbelés, Léon Broquet, 1917.

Guetteurs et barbelés, Léon Broquet, 1917.

Séquence 1 : les personnages pris dans la tourmente de l’Histoire et les spirales du souvenir

 

Texte complémentaire : Remarque, A l’ouest rien de nouveau

 

Le narrateur, Paul, un soldat allemand, éprouve des remords : « Pardonne-moi camarade ». C’est une phrase injonctive qui montre la supplication du soldat.

 

D’autre part, la négation totale dans la phrase : « Camarade, je ne voulais pas te tuer » souligne les regrets de Paul. Par ailleurs, l’utilisation d’une proposition subordonnée conjonctive de condition introduite par « si » montre le sentiment de culpabilité que ressent Paul puisqu’il veut réécrire l’histoire. Le verbe au conditionnel dans une phrase négative exprime ses remords : « je ne le ferais plus ».

Le soldat a tué le Français parce qu’il était obligé. C’était soit lui, soit l’adversaire. C’est un instinct primitif de survie. C’est l’ennemi que ses supérieurs l’ont poussé à abattre. Au fond de lui, il ne voulait pas commettre cet acte. La situation était telle qu’il ne pouvait pas ne pas le tuer. Il a subi un conditionnement le poussant à tuer l’ennemi : « tu n’as été pour moi...c’est cette combinaison que j’ai poignardée. » Cette phrase met en valeur l’embrigadement du soldat qui a été manipulé, influencé, instrumentalisé, utilisé, aliéné par l’idéologie diffusée par la propagande.

 

Paul voit son double à travers le visage du Français qu’il a tué : « A présent je m’aperçois pour la première fois que tu es un homme tout comme moi. » Dans cette phrase, le narrateur se compare au Français : « tout comme moi ». C’est une comparaison. Le complément circonstanciel de temps « à présent » insiste sur la rupture entre l’avant et l’après dans la pensée du soldat allemand. C’est pour Paul un moment de lucidité et une prise de conscience : « tu es un homme ». Dans le visage du Français, Paul voit son propre reflet. L’auteur utilise un parallélisme anaphorique dans la dernière phrase du texte : « comme un coup…, comme un coup... ». L’écrivain emploie le champ lexical des armes ce qui met en avant la douleur partagée : « les mêmes souffrances ».

 

Paul ressent en outre de la compassion parce qu’il ne veut pas que la famille du Français souffre (lignes 17-19). D’autre part, l’évocation récurrente du mot « camarade » dans les répliques de Paul souligne le sentiment de fraternité qu’il éprouve. Enfin, le raisonnement hypothético-déductif (si...alors) renforce l’idée selon laquelle le personnage prend conscience de l’humanité de chaque être humain derrière l’uniforme.

 

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