Compagnie K de William March : le soldat inconnu

Publié le par Professeur L

Compagnie K de William March : le soldat inconnu

Année scolaire 2021-2022 – Lycée Cassini (Clermont-de-l’Oise)

Niveau terminale – Humanités Littérature et Philosophie

L’humain en question : la violence de l’Histoire / Art, rupture et continuités

Séance 6 : William March, Compagnie K, « Le soldat inconnu »

 

            La mort du soldat est triste ; le soldat allemand a fait preuve d’humanité en lui épargnant la douleur. Cela donne plus de profondeur et d’émotion au texte. Les Allemands ne sont pas diabolisés : ils sont représentés comme des personnes ayant des émotions et ils ne sont pas là par plaisir. Bien que la mort du soldat soit triste, il n’a aucun regret jusqu’au dernier instant. Cependant il regrette d’avoir cru que mourir à la guerre était héroïque. Il comprend que c’est un mensonge et que la mort sur le champ de bataille, dans les barbelés, n’a rien de glorieux. Il a réussi à mourir comme un inconnu et donc il n’est pas le symbole des gens morts à la guerre pour la gloire. Il ne voulait pas devenir le symbole auquel il a cru quand il était petit. L’Allemand apparaît non plus comme un ennemi, mais comme un allié. Malgré la souffrance qu’il éprouve jusqu’à la fin, il reste nostalgique de sa vie passée. Le silence de l’Allemand renforce l’émotion. Il compare sa situation à celle des lapins. Il est pris au piège comme les lapins. Il est piégé comme un animal par la guerre, par les discours nationalistes qui glorifient la mort à la guerre, par sa naïveté, par son ignorance de la réalité. L’auteur à travers ce texte suscite la compassion grâce au point de vue interne. Le soldat allemand essaie de réconforter l’Américain comme s’il ressentait toutes ses douleurs, comme le prouve le moment d’hésitation avec l’arme à feu.

            Il y a une évolution dans le texte, un contraste entre le début, joyeux, et la fin, tragique, mais qui apparaît aussi comme un soulagement. Cependant son désir de disparaître est cruel. Il veut sacrifier sa mémoire pour ne pas être instrumentalisé par l’idéologie nationaliste. Il ne veut pas mourir en tant que soldat, mais en tant qu’humain.

            Ce texte est représentatif de l’inversion des valeurs qui s’opère chez un grand nombre d’écrivains traumatisés par la Première Guerre mondiale : la guerre n’apparaît plus comme un moment de gloire et de dépassement de soi, mais comme un piège tendu par la propagande nationaliste.

Compagnie K de William March : le soldat inconnu
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