La Guerre de Troie n'aura pas lieu de Jean Giraudoux
Année scolaire 2021-2022 – Lycée Cassini (Clermont-de-l’Oise)
Niveau terminale – Humanités Littérature et Philosophie
L’humain en question : art, rupture et continuité/la violence de l’histoire
Séance 5 : Jean Giraudoux, La Guerre de Troie n’aura pas lieu, acte II scène 5, 1935.
Question : en quoi Hector opère-t-il un renversement des valeurs liées à l’héroïsme militaire ?
- Il ne rend pas hommage à tous les morts, il rend hommage aux vainqueurs de la guerre
- Il rend hommage uniquement aux braves, qu’ils soient morts ou vivants
- Contradiction apparente : il rend hommage aux morts et pourtant ils se moquent d’eux en évoquant le fait qu’il couche avec les veuves des soldats morts : emploi de la tonalité polémique
- Il rend hommage aux morts mais en même temps il exprime son bonheur d’être en vie
- Il parle des morts : c’est déjà un hommage en soi
- Il y a un aspect provocateur comme le prouve la réaction de Demokos qui a l’air offensé
- Il dit la vérité : il ne veut pas les respecter seulement parce qu’ils sont morts : c’est une forme de respect
- Cependant il est provocateur parce qu’il n’est pas obligé de dire qu’il y a des lâches et des courageux même parmi les morts
- Il refuse de glorifier les morts, de les traiter comme des héros
- Il tient ce discours de vérité pour montrer l’horreur de la guerre : il y a quand même des héros parmi les morts
- l’expression « foule de morts » prouve que la guerre est une machine à tuer
- Il n’y a de vraie reconnaissance que pour les soldats vivants
- il vaut mieux être un vainqueur vivant qu’un vainqueur mort
- évocation de la vraie cocarde : c’est le fait d’avoir survécu
- emploi d’une métaphore qui associe la cocarde aux yeux : les vivants peuvent voir le monde, admirer le monde, l’aimer, en jouir, en profiter,
- « mes pauvres amis » : il exprime de la pitié (et peut-être du sarcasme), de la tristesse, de l’empathie, de la compassion, de la nostalgie, de la familiarité, de l’affection, de la fraternité, de l’amour, de l’amitié : tonalités lyrique et pathétique
- « braves et peureux » : il fait la distinction, tous les morts ne sont pas des héros
- Eu égard au courage, tous les morts ne sont pas égaux, tous les morts ne sont pas des héros, ce n’est pas parce qu’on est mort au combat qu’on est un héros
- Il y a la proclamation dans le discours d’Hector que la vie est supérieure à la mort, et que la paix est supérieure à la guerre : message pacifiste
- la négation sert à caractériser les morts : ils ne peuvent plus exister, vivre intensément, jouir de l’instant présent
- il s’adresse aux morts grâce à une interjection lyrique
- il y a une égalité des soldats sur le champ de bataille : il n’y a pas plus de braves morts que de braves vivants
- Sa sincérité, son absence d’hypocrisie est une forme de respect de tous les morts
- Ce discours est à la fois épidictique (car il fait l’éloge de la vie et le blâme de la guerre) et judiciaire (c’est un plaidoyer humaniste en faveur de la vie et de la paix, et un réquisitoire contre l’idéologie nationaliste et belliciste).