L'Ecriture ou la vie par Jade
Ce texte a été écrit par Jorge Semprun. Il relate la libération du camp de Buchenwald le 11 avril 1945. L'auteur, durant la Deuxième Guerre mondiale, était déporté dans un camp de concentration. L'expérience qu'il a subie là-bas l'a changé à jamais.
Le texte est construit comme un miroir. La première et la dernière phrases sont au présent de l'indicatif. On peut dire que le milieu est l'axe de symétrie du texte. Le milieu est à l'imparfait de l'indicatif. Au milieu du texte, l'auteur fait un flash-back. Il parle de ce qu'il a vécu dans le camp de concentration, alors qu'au contraire dans les premières et dernières phrases, l'auteur parle de ce qui est en train de lui arriver, de sa rencontre avec les Américains, de la libération du camp de Buchenwald. Au début du texte, l'auteur veut insister sur l'effet miroir qu'il y a entre lui et les soldats américains et sur l'horreur qu'il voit dans leurs yeux : "leur épouvante". Tout le long du texte, il veut exprimer toutes les atrocités qu'il a vécues : "amenuisé", "une survie rêvée". Grâce à des détachements et des présentatifs, l'auteur insiste sur l'horreur : "c'est l'horreur de mon regard que révèle le leur, horrifié."
Mais l'une des plus grandes horreurs que le camp lui a fait subir est la déshumanisation. C'est un préjudice dont l'auteur se souviendra toujours. Dans les camps de concentration, il n'y avait pas de miroir. Les nazis les empêchaient d'avois accès à leurs reflets, ce qui les réduisait à l'état de bêtes, car l'humain est le seul être vivant capable de savoir quand il se voit, que c'est le reflet de lui-même qu'il voit. Les détenus, pour survivre, aveient monté un réseau d'entraide, ce qui a créé des liens entre les détenus : "on trouvait n'importe quoi au marché noir du camp". L'auteur s'était fait des amis, même dans cet enfer. Seulement, tous les amis de l'auteur sont morts dans ses bras, donc même s'il n'est pas mort là-bas, il a quand même vécu l'expérience de la mort à travers celle de ses amis.
Par le biais de ce texte l'auteur veut se libérer de ses démons. Il veut les oublier, qu'ils disparaissent, qu'il n'en entende plus parler. Il veut à la fois témoigner et oublier son passé, toutes les horreurs qu'il a vécues, et commencer une nouvelle vie. Mais, s'il en parle, il s'en rappelle, ceq ui fait qu'il ne peut pas oublier. L'auteur est piégé. Peu importe ce qu'il fait, ses démons continueront de le torturer. L'auteur a voulu utiliser ce texte comme une catharsis.
Ce texte est intéressant car grâce à des oxymores, l'auteur fait passer cette idée que peu importe ceq u'il a vécu, il y avait toujours quelque chose en lui survivait : "des cadavres vivants", " ce corps amenuisé mais disponible". Ce texte donne un aperçu très personnel et très intime de la vie dans les camps. Ce texte dénonce l'horreur des camps de concentration. La structure du texte est d'autant plus intéressante que, dans les camps de concentration, tout était fait pour rabaisser les détenus, pour les réduire à l'état d'animal. Tout était fait pour qu'ils ne se pensent même plus comme des humains. Pour cela, la stratégie des nazis était entre autre de les priver de leurs reflets. Cependant, dans le texte, l'auteur se voit dans les yeux des soldats. Il les utilise comme un miroir. Le texte est lui-même un miroir, car il y a une symétrie entre les dernière et première phrases. L'auteur se sert de ce texte comme d'une catharsis, même s'il sait qu'il ne se débarrassera pas aussi facilement de ses souvenirs. Ce texte exprime toute l'horreur qu'a été cette guerre. Tout ce à quoi a dû renoncer le peuple des déportés, toutes les tortures qu'ils ont subies.