L'Ecriture ou la vie par Dorian
Ce que raconte le texte se passe lors de la Seconde Guerre mondiale, lors de la libération des camps de concentration en avril 1945.
Ce texte est un autoportrait de Jorge Semprun. Le narrateur se décrit sans visage : "je vivais sans visage", et extrêmement maigre : "je voyais mon corps, sa maigreur croissante". Le texte est construit comme un miroir. La première et la dernière phrase sont au présent de l'indicatif. Il crée aussi un effet de flash-back en utilisant l'imparfait de l'indicatif au milieu du texte. C'est l'alternance entre le présent et l'imparfait de l'indicatif qui provoque ce retour dans le passé. Pendant le flash-back, le narrateur fait une description physique et mentale : "de la main, parfois, je frôlais une arcade sourcilière, des pommettes saillantes, le creux d'une joue." Le narrateur insiste sur les termes "horreur" et "horrifié" par un présentatif et un détachement dans la phrase : "C'est l'horreur de mon regard que révèle le leur, horrifié."
Dans les camps, les déportés n'avaient pas de miroir, car ils auraient pu s'en servir comme une arme ou pour se suicider, mais la raison essentielle pour laquelle il n'y en avait pas résidait dans la volonté affichée des nazis de réduire les déportés à l'état d'animaux, car le seul être vivant qui sait que dans le miroir, c'est soi-même qui se reflète, est l'homme. Alors, en enlevant les miroirs, les SS les réduisent au même niveau que les autres animaux. Les Allemands déshumanisaient les déportés dans les camps.
Le narrateur a traversé la mort. Il a comme traversé les Enfers, à l'instar d'Orphée, de Persé, d'Hercule, d'Ulysse et d'Enée. Mais dans ce texte, il ne s'agit pas de fiction. Le narrateur a vraiment fait l'expérience de la mort à travers celle de ses amis. La mort l'a traversé.
Le texte est une catharsis car le narrateur essaie d'oublier ce qu'il a vécu dans le camp en le racontant mais il s'en rappelle à chaque fois qu'il le raconte. C'est comme une boucle infinie. Il ne l'oubliera jamais.
Ce texte est intéressant car il nous révèle ce qui se passait dans les camps et comment les déportés faisaient pour survivre.