Les Ailes rouges de la guerre par Elisa et Elysane

Publié le par Professeur L

Les Ailes rouges de la guerre par Elisa et Elysane

La guerre a été douloureuse et traumatisante pour de nombreux hommes. Certains comme Emile Verhaeren ont décidé d’exprimer ce sentiment de solitude à travers l’écriture. Dans ce poème extrait des Ailes rouges de la guerre, publié en 1916, Emile Verhaeren, le poète mais aussi critique d’art évoque un sentiment de solitude et de tristesse. L’écriture et la poésie lui permettent de lutter contre le sentiment de solitude que provoque la guerre. Nous pouvons donc nous demander comment Emile Verhaeren montre que la guerre est destructrice. Après avoir étudié ce sentiment de solitude face à la guerre, nous analyserons la poésie comme source de libération.

 

            La guerre provoque sur l’Homme des séquelles physiques et psychologiques et suscite divers sentiments comme la solitude et la tristesse.

            L’auteur débute vers 1 et 2 avec un parallélisme : « Ma chambre est close », « Elle est close et solitaire ». Ce parallélisme permet de révéler l’isolement que provoque la guerre. De plus, l’adverbe de temps « Depuis » et le vers « Qui vient et passe et qui s’arrête et passe encor » représentent la longévité du temps qui passe, et donc le temps passé à la guerre loin de tout. En outre, le champ lexical de la guerre, mais qui peut être associé à celui de la mort avec « mourants », « des morts », « combats », « trembler la terre » vers 7 et 8 traduisent la perte de ses proches, la mort les ayant fauchés, le laissant donc seul avec lui-même. Vers 9, la phrase exclamative permet avec l’interjection « Oh » à l’auteur de redonner du rythme à son texte et de s’adresser directement aux lecteurs. Le parallélisme de construction, entre les vers 2 et 3 et les vers 20 et 21 souligne une fois de plus que sa chambre est comme lui, seule et close, ne faisant plus confiance à personne, à part à ses mots. Enfin, le champ lexical de la solitude qui suit l’interrogative « Où sont-ils donc ? » vers 35, recentre sur l’isolement. Ainsi « délaissement », « abandon », « l’immense misère » évoquent explicitement la peine que cela provoque.

            Le champ lexical de la guerre est énoncé à plusieurs reprises et notamment aux vers 9, 11 et 12 : « lutte », « face à face », « vaisseaux sautent », « armés », nous décrit explicitement, donnant l’impression aux lecteurs de vivre à leur tour l’horreur de la guerre. De plus, la métaphore vers 8 : « A travers les combats qui font trembler la terre » amplifie les dégâts que la guerre a causés.

 

                Les visions d’horreur qu’ont créées la guerre et son chaos ne peuvent être extériorisées qu’avec la poésie, qui lui permet également de se souvenir de ses amis. Le parallélisme vers 17 ainsi que 18 « La fureur s’y condense et l’horreur s’y accroît », « et des plaines aux monts, et des fleuves aux bois » permettent à l’auteur d’insister sur l’horreur de la guerre et sur les visions atroces qu’elle engendre. Il continue vers 19 avec le champ lexical de l’horreur : « sombre », « terrible », « sanglant », en accentuant l’enfer que la guerre représente pour lui et son aversion pour celle-ci. Finalement, vers 44, il finit d’extérioriser ces visions d’horreur avec les antithèses aux vers 44 et 45 : « au sombre ou lumineux désir » et « s’allume ou s’éteint en mon âme », exprimant ainsi les séquelles psychologiques et les dissonances de son esprit. Suggérant presque au lecteur une envie de son âme de partir.

            Non seulement la guerre a été traumatisante, mais le souvenir de ses amis est presque aussi douloureux pour l’auteur. On comprend dans le vers 13 avec l’énumération des noms de villes détruites l’étendue de la guerre. L’énumération donne ici un effet de nombre et de masse important. Le vers 19 « Hier encor, inconnues ! », la phrase exclamative donne un côté lyrique et élégiaque au texte. En outre, l’utilisation du passé simple au vers 24 (« Nous parlâmes à haute voix ») exprime un passé révolu avec une rupture et un changement que cause la perte de ses camarades le replongeant ainsi dans ses souvenirs. Ainsi le vers 21 « De nos belles idées » sonne ironiquement ici puisque « belles » contraste avec l’horreur de la guerre décrite précédemment. Cependant cette horreur se voyait donc atténuée par ses camarades. Il signe ainsi l’anecdote de son poème, donnant plus de vraisemblance à son témoignage. « Tous » au vers 32 souligne la récurrence de la présence de ses amis qui ne sont plus. Cette absence est explicitée par la négation restrictive aux vers 40 et 41 : « car moi, ce soir, je n’ai pour compagnon que mon foyer ».

 

            Pour conclure, nous pouvons dire que la poésie sert de thérapie à l’auteur, lui permettant de s’échapper quelques instants de l’horreur qu’a été la guerre. Emile Verhaeren prouve ainsi qu’en plus d’être destructrice physiquement, la guerre l’a également détruit psychologiquement.

Les Ailes rouges de la guerre par Elisa et Elysane
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